La qualité audio et les technologies mises en œuvre dans l’élaboration des sonorités d’orchestre ont considérablement évolué. Il n’est pas rare aujourd’hui, qu’un compositeur, face à des budgets de productions de plus en plus contraints, réalise chez lui l’intégralité d’une commande sans passer par la case studio. Les banques d’orchestre étant de plus en plus détaillées et donc, complexe, nous allons voir comment optimiser leur utilisation dans Logic Pro X.
Première difficulté, la quantité très importante d’articulations disponible : Pour être crédible, un instrument doit être très proche de son modèle, en terme de timbre comme en terme d’expressivité…
Premier conseil, utiliser un clavier à part, genre clavier “mini touches” peu encombrant, à placer au-dessus de votre clavier maitre, et qui sera consacré au déclenchement des articulations. Chacune de ses articulations représente différentes expressivités d’un même instrument (legato, pizzicato, marcato…), que l’on déclenche en enfonçant une note située en dehors de sa tessiture et qui servira d’interrupteur (de “keyswitch”). Quelques soit la marque ou le type d’instrument, il sera judicieux d’attribuer aux mêmes notes, les mêmes articulations les plus communément utilisé pour prendre des habitudes de travail et (surtout) d’interprétation. Par exemple, la note C-2 déclenchera un jeu légato, sur un violon comme sur un violoncelle…
Deuxième conseil, pensez aux mémoires de tranches (fig.1) plutôt que de répéter milles fois les mêmes gestes: créer une piste instrument, aller chercher votre Kontak ou votre Vienna Instrument, fouiller dans les sonorités, la choisir et attendre son chargement… La mémoire de tranche comprend l’ensemble de ses manipulations en un seul geste et permet même d’intégrer vos plug-ins d’effets favoris. Il faudra donc passer un peu de temps à écouter et préparer ses présélections pour gagner du temps en phase de composition/réalisation.
Troisième conseil, pour créer les mémoires de tranche, utilisez des outils qui rendent l’utilisation de ses instruments, plus ludique. Lorsque un instruments nécessite l’ouverture de plusieurs instance pour avoir l’intégralité de ses nuances, ou si vous souhaitez créer, à partir de plusieurs sonorités, votre instrument “idéal”, ses logiciels seront rapidement indispensable.
Il en existe plusieurs, citons SkiSwitcher2, ArtZ.id et Art Conductor. Le plus puissant d’entre eux (utilisé pour cet article) est le Logic Articulation Complete. Grâce à son éditeur de Script (fig.2), vous allez pouvoir créer des mémoires de tranches pour jouer toutes les articulations d’un même instrument, sur une seule piste (fig.3) et sans arrêter l’enregistrement. Vous pourrez aussi organiser vos “keyswitchs” comme bon vous semble, dans l’ordre d’importance qui vous convient et de la même façon pour toutes vos banques.
Parmi les nombreux avantages de ce procédé:
- Les notes utilisées pour déclencher les différentes articulations n’encombrent pas votre partition ni les différents éditeurs.
- Les notes de déclenchements sont transformées en contrôleur continu permettant de lancer la lecture et l’enregistrement, en étant assuré d’entendre toujours la bonne articulation au bon endroit.
- L’intégration de réglages différents sur chacune de vos articulations. Si par exemple, le jeu légato vous semble plus fort que la note suivante en pizzicato, ou si le vibrato n’est pas “raccord” entre deux articulation, vous pourrez intégrer ses nuances de réglages directement dans le rappel du keyswitch.
- Les différentes articulations apparaissent avec leurs noms, séparément des notes de musique, et peuvent donc être éditées facilement (Fig.4 et 4bis).
Voilà un aperçu rapide d’une méthodologie optimale, très économe en temps et en fluidité de travail. Si vous souhaitez plus d’information sur ces techniques de composition, n’hésitez pas à nous solliciter pour plus de précisions.